Les 11 et 12
Janvier 1997 En version concert, mis en
scène et en costumes La
Belle Hélène Opéra-comique
en trois actes de Jacques OFFENBACH
Après le succès d'Orphée aux enfers, Offenbach et ses librettistes attitrés récidivent en affinant considérablement la charge de l'Antiquité alibi. Certes, les anachronismes amusants et un peu faciles demeurent (la locomotive, le timbre-poste, la station balnéaire élégante...). Certes les héros hellènes deviennent des imbéciles, le Grand Prêtre est transformé en ecclésiastique paillard et voleur, l'adultère est peint sous des couleurs moins homériques que boulevardières. Le dessin délicat du personnage principal donne une autre dimension à la comédie. De la fresque sociale démoralisante se dégage désormais un caractère de premier plan, qui n'est plus seulement comparse d'une société pourrie mais également victime. Dès le début de la pièce, Hélène avoue qu'elle aurait voulu être une bourgeoise tranquille, plutôt que d'être au centre d'un scandale retentissant qu'elle essaiera jusqu'au bout d'éviter. Elle y sera poussée par la fatalité. Mais on comprend bien que la sensualité naturelle qu'Hélène partage peu ou prou avec tout individu, aurait pu être assouvie sans scandale si la société était moins hypocrite. Tel est tout simplement le fond de la pièce. Hortense Schneider, créatrice du rôle d'Hélène, est enfin propulsée dans un rôle ou elle peu incarner, pour toute une génération, la Femme éternelle. Voici la synthèse parfaite entre esprit fin et sensualité de bon aloi qui fera la magie d'Offenbach. |
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