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Qui
donc es-tu, forme légère
Que devant moi je vois toujours ?
Je
n'appartiens plus à la terre :
Je suis l'ombre de tes
amours.
Ils
sont bien morts les anciens charmes
Et je ris du temps où j'aimais.
Je
suis le spectre de tes larmes
Rappelle-toi quand tu
pleurais.
Oui,
j'ai souffert de durs martyres,
L'oubli seul a séché mes
yeux.
Je
suis l'âme de tes sourires :
Rappelle-toi les jours
heureux...
J'ai
dû rêver toutes ces choses :
Ce vain songe s'en est allé...
Oseras-tu
nier les roses
Parce qu'Avril s'est envolé ?
Fantôme
aimé de ma maîtresse
Reprends ton vol et
laisse-moi !
Je
suis l'âme de ta jeunesse,
Rappelle-toi, rappelle-toi
!
Ainsi,
jadis en ma demeure,
L'amour descendit du ciel
bleu !
Si
vite qu'en ait passé l'heure,
Tu fus aimé, rends grâce
à Dieu !
Oh
! ma jeunesse, êtes-vous morte...
Où sont les jours où l'on
s'aimait ?
Je
suis celui qui les rapporte,
Reviens vers moi, Dieu le
permet...
Ô
fantôme qui me réclame,
D'où peux-tu donc me
revenir ?
J'ai
ma demeure dans ton âme...
Ami, je suis le souvenir...
(Anonyme)
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