Quand Jean-Marie de Nantes revint d’la Trinité
II déposa son sac aux pieds de son hôtesse,
Dans un bar pavoisé par toutes les promesses,
Le bistrot de Simone à l’autre bout du quai.
Qui donc l’a entendue cette vielle histoire là ,
Qui donc l’a racontée tout bas de porte en porte
Chez Daizy, chez Simone et chez Encarnita,
Qui la confiait au vent, au vent de la rue morte.
(Refrain)
Simone aime les matelots,
Les matelots aiment qui les aiment.
Et moi je veux penser de même
Car c’est là mon moindre défaut.
Mais si la mer plaît aux Bretons
C’est qu’elle les tient en son giron.
Et tant pis pour qui mal y pense
Ca n’a pas tellement d’importance.
Un homme qui revenait de Gibraltar port franc
Avait dit à Simone : on ira en Afrique.
A Zanzibar au lieu de bouloter des briques
Je te couvrirai d’or ou qui vaut mieux d’argent.
Tu reviendras à Nantes quand il en sera temps
Dans le jour enchanté de notre indépendance.
Quant à ton homme Simone c’est une affaire de sang,
Et ça n’a vraiment pas une telle importance
(Refrain)
Simone aime les matelots,
Les matelots aiment qui les aiment.
Et moi je veux penser de même
Car c’est là mon moindre défaut.
Mais si la mer plaît aux Bretons
C’est qu’elle les tient en son giron.
Et tant pis pour qui mal y pense
Ca n’a pas tellement d’importance.
Simone ne sut jamais le vrai mot de la fin,
Les cars de la police sonnaient partout l’alarme.
Les filles jacassaient au milieu du vacarme,
Et pendant quelques jours ce ne fut qu’un refrain.
A peine chuchoté dans tous les clandestins,
Refrain qui n’était qu’un souvenir de bagarre
Entre le gars de Nantes et l’homme du destin
Au moment historique où les couteaux s’égarent.
Simone aimait les matelots,
Les matelots aiment qui les aiment.
Encarnita pensait de même,
Moi je vais m’tirer au plus tôt.
J’irai me crècher à Meudon
Devant la Seine et ses chansons,
Pour prendre un bon coup d’innocence,
Et rien n’aura plus d’importance.